kleine, niet te bedaren bruid met onder / je bed nog al je minnaars van vroeger / morsig feestvarken (...) / geschept uit de placenta van Leie en Schelde

Roel Richelieu van Londersele (2003)

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Cyriel Buysse: Verhalen en opstellen in het Frans: ‘Bazal’ en Flandre, in: Verzameld werk, dl. 7 (1982), p. 858- 859; eerst verschenen in het tijdschrift: Europe (juni 1929, huldenummer t.g.v. het overlijden van Bazalgette, die er eigenaar van was).

‘Bazal’ en Flandre

[Bazal]* nous arrivait régulièrement chaque été à la campagne, par un moyen de locomotion qu’il désignait plaisamment du titre pompeux de Rapide Courcelles-Saint-Denis-Westrem'. C'était, au départ, la petite gare tout près de la rue Rennequin où it habitait; et, à l'arrivée, la petite gare de Saint-Denis-Westrem en Flandre, tout près de la maison de campagne où nous passions l'été. Il adorait ce petit voyage, par des routes d 'intérêt plutôt local. Jamais il n'aurait pris les grands express qu’il détestait comme les Palaces. Après avoir franchi la frontière, le train s'arrêtait à Mouscron en Flandre où l'on trouvait de quoi déjeuner au buffet de la gare. C'était simple et patriarcal; la locomotive restait là qui vous attendait, soufflant comme une marmite bouillante; puis on remontait dans le train et on traversait toute une Flandre riante avec ses maisons claires aux toits rouges essaimées dans les champs, avec ses vieux clochers d'église et ses vieux moulins de bois, avec sa belle rivière serpentante, — la Lys — où se reflétaient les grandes fermes aux pignons pointus. On l'attendait à la gare et c'était un tel plaisir de revoir sa bonne tête loyale et sympathique. Il parllait, il racontait et nous étions ravis chaque fois d'entendre son beau français de France. Mais lui, de son côté, s'amusait d 'écouter un parler qui n’était pas tout à fait le sien et it disait en plaisantant: ‘Dès que j’arrive en Flandre, j 'enrichis mon vocabulaire.' Il rencontrait chez nous les vieux Camille Lemonnier, Verhaeren, Maeterlinck, le peintre Emile Claus. Surtout le peintre Claus. Cette rencontre tous les ans renouvelée était pour Bazalgette (Bazal, comme nous l’appelions familièrement) une source d'inépuisables joies. Il avait, en écoutant les récits que nous prodiguait Claus dans son langage imagé et pittoresque, des éclats de rire, des crises de rire comme peu lui en ont vu. Ce n'était plus du tout le garçon un peu grave que nous avions coutume de voir à Paris, it semblait retrempé dans une sève nouvelle, tout a l'unisson de l'ambiance, venu pour s'amuser et s'amusant comme un écolier en vacances, comme un enfant. On ne parlait guère de littérature et d'art; on jouait au tennis, on faisait du canotage et de longues randonnées en auto, toujours en compagnie de Claus. Je conduisais la voiture, eux étaient assis a l’arrière et de temps en temps montaient derrière moi des éclats de joie folle. Bazal me criait :Arrête un moment, écoute, je n'en peux plus.' Alors, me retournant, je voyais Bazal riant aux larmes, cependant que Claus, gardant un sérieux imperturbable, riant seulement de ses yeux malicieux, continuait ses histoires fantaisistes et renversantes. Je pense que peu d'amis ont connu ce Bazal libeéré de soucis que nous ne voyions d'ailleurs qu'en Flandre.
Il aimait la Flandre. Il en goûtait le charme intime et le pittoresque doucement nuancé. II aurait voulu parler notre langue et il s'y essayait parfois. Pas avec grand succès. Il le faisait timidement et cela sonnait mi-allemand, mi-anglais. Il éprouvait de la peine à s'assimiler les vrais sons flamands. Un Jour je le trouvai en conversation avec mon jardinier. Il s 'exprimait en ce qu'il croyait être du flamand et le jardinier lui répondait en ce qu'il croyait être du français. C'était baroque et hilare. Ils cessèrent à mon approche.
II aimait nos frustes pierres: cette vieille cite virile qu'est Gand; cette noble dame qu'est Bruges. Certains coins peu connus des touristes l'enchantaient, l'enthousiasmaient. Il admirait nos beffrois et nos cathédrales, mais extérieurement. II était tout à fait difficile, pour ne pas dire impossible, de l'amener à visiter l'interieur d'une église. Il redoutait le mauvais goût artistique qu'il ne manquerait pas d'y trouver. Ce qui, par exemple, le dégoûtait absolument, c'était nos villes balnéaires. (…)

*Bazal = Maurice Léon Bazalgette (1873-1928), bekende Parijse criticus, schrijver en biograaf, bevriend met Emile Verhaeren en Stefan Zweig.

  • Over Cyriel Buysse en Léon Bazalgette, zie ook Joris van Parys: Dagen in Deurle, 1911-1914, in de Mededelingen van het Cyriel Buysse Genootschap, jrg. 21 (2005), p. 80 e.v., ook online te lezen op de Digitale Bibliotheek Nederlandse Letteren: https://www.dbnl.org/tekst/_med006200501_01

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[Auteurs] Buysse, Cyriel